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Cette catégorie est celle de l’étrangeté /altérité
d’arbres aux yeux de l’homme, celle des récits où
l'homme est confronté à une nature qui l’étonne
et qu'il perçoit comme résolument étrangère à
lui.
Dans les écrits de Limat, on trouve des descriptions souvent très
poétiques des plantes qui couvent les embryons humains, et des hybrides
de Sang vert. Mais dans un cas, elle sont connues dans l’univers
des héros. Dans l’autre, elles sont le résultat, provisoire
d’actes humains.
Il fallait des textes laissant une part plus grande à l’étrange.
est le premier texte choisi.
Il s’agit d’un roman déroutant qui s’attarde sur
la question de la perception de ce qui est différent. Eden est un monde
où rodent en permanence l’angoisse et l’inconnu.Une fusée
échoue, en panne, sur cette planète, qui n’a fait l’objet
que d’une exploration superficielle depuis l’espace. Les passagers
terriens, dans cette situation de détresse, ne sont désignés
que par leurs fonctions utiles. Il est question du docteur, de l’ingénieur,
du cybernéticien, du chimiste. Ils savent qu’Eden est habitée,
mais ne parviennent pas à interpréter les signes de civilisation
qu’ils trouvent çà et là, tant ce qu’ils
voient diffère de ce qu’ils connaissent. Ils sont hantés
par le désir de saisir et nommer ce qu’ils voient, et leur tâche
est plus difficile que celle d’Adam dans l’éden d’origine.
La nature n’échappe pas à cette étrangeté.
D’abord ils voient des plantes qui évoquent les araignées.
Ils voient enfin des arbres, presque semblables aux arbres terrestres, mais
« ils sont de deux couleurs, violets d’abord, bleus avec
une nuance jaune ensuite. »
On en apprend davantage (p. 70):
« Les « arbres » ainsi nommés avaient des gros troncs très brillants, comme couverts de graisse, des « branches » en plusieurs couches qui « respiraient » régulièrement, en devenant plus foncées. D’abord elles se gonflaient, puis pâlissaient, s’amincissaient et se laissaient pénétrer la lumière solaire en des milliers d’endroits. Ces changements étaient accompagnés d’un écho, qui se propageait paresseusement, comme si quelqu’un répétait, la bouche collée à une matière élastique : « fss... hhaa...ffs...hhaa » .
Ils les nomment les « arbres-poumons » .
p. 80 :
« En se brisant, un arbre tout proche se renversa dans un fracas de branches, et lança des bouffées de vapeur. »
Ils finissent par rencontrer les habitants de cette planète, répugnants d’aspect, et découvrent une organisation sociale à la limite de l’absurde, avant de quitter la planète, à bord de la fusée, enfin réparée.