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L'Arbre dans la SF

5 : fusion

Ici, l’homme et la plante ne font qu’un. Il ne s’agit plus de simple collaboration entre les espèces, ni d’une utilisation des végétaux par l’homme. Ici, les espèces se rencontrent dans un même organisme. Deux ouvrages, tous deux de Maurice Limat, nous montrent de quoi il s’agit.

Ce récit de 1971 est une aventure du commisaire Muscat qui, embarqué dans l’octogone, un sous-marin sur la côte normande, va se retrouver sur une planète lointaine, accessible uniquement par un échangeur lumière- temps.
Dans l’octogone, cohabitent des robots, une femme enceinte en fuite, des hommes déguisés en robots et des végétaux couvant la moisson du futur : des fœtus humains ! (p. 25) :

« Les hommes espèrent que, après ces neuf mois, les matrices végétales, ainsi les appelle-t-on, donneront naissance à de petits hommes, d’après les semences qu’on leur a confiées, et qui émanent des deux sexes de la race humaine. »

Ces plantes variées sont abondamment décrites, mais ce qui nous intéresse, c’est cette fameuse moisson.
Les « œufs humains » éclosent, et en sortent des enfants, qui, exposés aux rayons de l’échangeur lumière-temps, atteignent leur forme adulte, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Lorsque l' équipe, partie à la recherche du sous-marin disparu le retrouve, voilà ce qui s'offre à sa vue : (p.207-208 )

« C’était un étrange cortège que les astronautes découvraient. Fascinés ils regardaient ce qui représentait les fruits, de la phytobiosynthèse, les échappés de l’Octogone, les résultats surprenants, inattendus, et d’ailleurs non voulus, de l’invention du professeur Armigel. Des garçons et des filles. Et des plantes. Aussi vivants, aussi mobiles les uns que les autres. Les nudités humaines étaient à demi voilées, par les lianes, les branches, les tiges, les feuilles et les corolles qui s’attachaient aux corps. Mais volontairement, c’était indéniable. En étreintes passionnées, en caresses éperdues, si bien que les deux races, l’humaine et la végétale, ne semblaient plus faire qu’une à de certains moments. »

Cependant, à cause de la nature des plantes qui les ont couvés (carnivores la plupart du temps) et en raison de la croissance trop rapide de leurs organismes, ces enfants sont des bêtes féroces, des monstres que les adultes devront combattre et abandonner sur leur planète maudite.