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L'Arbre dans la SF

5 : fusion (la suite)

Encore de Maurice Limat (c’est à se demander si d’autres ont tenté l’expérience),

C’est un roman en deux parties.Dans la première, on a la chance de vivre de l’intérieur, la fusion homme-plante.

Tout commence, comme souvent par un voyage dans l’espace : le but : trouver une «  nouvelle terre  » pour y établir 5 couples venus de Martervenux, chargés d’y créer une nouvelle civilisation humaine. Génio et Liane sont un de ces couples.
Lorsque leur vaisseau, le Nevermore, croise d’un peu trop près une météorite radiante, tous les passagers sont atteints d’une forme de leucémie foudroyante qui les affaiblit avant de les tuer. Tous, vont mal, sauf Génio.
Le médecin, Garance, lui applique un traitement particulier. Mais tandis que, un à un, les passager du Nevermore s’éteignent, Génio constate des changements sur sa peau. Elle brunit et durcit... Il ne parvient pas à boire autre chose que de l’eau et un jour qu’il s’érafle la main il constate que son sang est vert. Pire encore, il a faim de terreau !
Voilà ce qu’il dit au professeur (p.82) :

« Tout mon corps se transforme. Un monstre, voilà ce que je vais devenir. Je peux à peine enfiler mes vêtements. Cette peau qui durcit, qui devient écailleuse... non, ce n’est pas cela... comment dire? Mais regardez donc ! Regardez ! On dirait que je suis en bois. Oui, c’est cela. Ce que je prenais pour des croûtes... ou des écailles... Cela ne ressemble-t-il pas plutôt à de l’écorce ? »

Le vaisseau, guidé par des robots-pilotes est conduit sur une planète hospitalière, d’où sort ce qui était Génio.p. 95:

« ... cela évoquait une silhouette, avec des jambes grossières. Et deux bras. [...] Quand il mit ce qu’il convenait d’appeler les pieds sur le sol ce fut bien pire. On eut dit qu’à chaque pas, la terre l’aspirait, cherchait à le retenir, à le fixer. »


La deuxième partie du roman se déroule longtemps, très longtemps après, des milliards d’années après la disparition de la terre. Holox et Tebal sont des humains venus de Zagoro. ils se sont posés, avec d’autres sur un monde inconnu qu’ils explorent, en voletant, grâce aux ailes de leurs combinaisons spéciales. soudain ils aperçoivent deux humanoïdes, ayant la particularité d’être couverts de fleurs et de feuilles. Leur système pileux est remplacé par des lianes fleuries. Ils les baptisent androphytes.
Le couple est poursuivi par d’autres êtres hybrides, moins humains, qui vivent sur la planète : lianes vivantes, serpents fleuris, buissons ambulants. Plus tard, ils aperçoive un arbre à forme, grossièrement humaine.
Au pied de l’arbre, une foule d'hybrides qui s’apprêtent à brûler vive, au pied de l’arbre immense, la plus humaine d'entre eux.
Mais l'arbre ne l’entend pas de cette oreille. Au prix d’un formidable effort, il réussit à se déraciner ( p.211) :

 « L’Arbre arrivait, ruisselant du sang vert qui coulait sur lui par cent blessures de l’écorce craquelée. En enjambées formidables, le colosse marchait dans la forêt, faisant des pas de plusieurs centaines de mètres. Sa forme immense, grotesque, évoquant une silhouette d’homme vêtu de feuillages fleuris, agitant des bras d’écorce, fonçait par monts, vallées, écrasant sous ses pieds prodigieux marqués au feu des dizaines et des dizaines d’arbres, broyant des milliers d’êtres vivants, semant la terreur et la dévastation. »

L’effort épuise l’arbre, qui s’effondre en laissant des feuilles couvertes de mots, qui racontent ce qui s’est passé, des milliards d’années plus tôt.