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L'Arbre dans la SF

8 : Guerre (la suite)

Deux pilotes, bourrus mais techniquement compétents comme il se doit, ainsi que deux civils (une biologiste et le médecin qui en pince pour elle), se rendent sur l’inquiétante planète TS7 où ils doivent retrouver quatre autres personnes, disparues depuis 3 mois.
C’est « une planète où la végétation recouvre tout comme un lèpre ! Les arbres, les plantes, c’est une saleté. » (p.30).

Ces arbres changent de couleur, suivant les moments de la journée (p.34). Survolant la forêt, les deux pilotes voient même : (p.44)« une drôle de créature. Je crois bien qu’elle avait une forme humaine... oui, une tête, deux bras, deux jambes...[...]le plus curieux, c’est que la créature était verte. »
Quant à la forêt, on apprend que (p.47) :

« les arbres ne dépassaient pas une dizaine de mètres de hauteur. Donc rien de gigantesque. Certaines feuilles affectaient des formes de disques. D’autres, recroquevillées, ressemblaient à des récipients. Des gouttes d’eau suintaient un peu partout, trahissant une forte odeur d’humus. Entre les troncs se glissaient des massifs de plantes, dont certaines rappelaient des essences terrestres, mais dont d’autres restaient franchement inconnues. »

« N’oublie pas que chaque plante peut être un ennemi ». avertit alors (p.47) l’un des deux pilotes. En effet, la rencontre avec une plante étrange se déroule ainsi :

« Il secoua son pied captif. La liane résista. Bien au contraire, elle s’accrocha plus solidement. Elle émergeait sournoisement des feuilles en forme de ventouses. Elle rampait en s’étirant. etc., etc., » (p.60)

On s’étonne avec la biologiste de découvrir que ces plantes ont des globules rouges verts et des globules blancs. De vrais monstres. On se retrouve dans un schéma connu et on s’imagine connaître la suite de l’histoire.
Mais on apprend (p.64) que «  les Xen ( c’est le nom donné à ces plantes) ne sont pas carnivores ».
Ce n’est que lorsque l’on découvre dans une autre variété de plante (les Rovas) l’ennemi millénaire des Xens, que l’on commence à comprendre ce qui se joue.
Les Rovas, à la sève acide sont bleues. Elles viennent du continent nord, via des graines emportées par le vent, pour envahir le continent sud, fief des Xen.

« Dans moins d’une semaine, expliqua Purner, les Rovas germeront et sortiront de terre. Ils croîtront avec rapidité, grâce à la température plus clémente de l’hémisphère sud. Leurs rameaux s’allongeront démesurément et sèmeront la mort autour d’eux. Leur suc acide brûlera la forêt, les plantes. Autour d’eux, le désert naîtra, car les Rovas vivent dans les déserts du Nord. »

Les Xen, elles piquent les humains, qui deviennent verts et soumis à ces plantes, qui leur donnent des directives par télépathie. Elles comptent sur les fusées pour envahir le continent des Rovas.
C’est ainsi que 6 humains, à la peau verte, sont jetés contre les deux autres, à peau bleue, instruments au service de la cause d’une espèce ou de l’autre.
Mais même dans une histoire qui se soucie peu de vraisemblance, la nature n’est pas si mal faite.
Les plantes du nord s’épuisent à cause de la richesse du sol du sud, tandis que les Xens, habitués aux températures clémentes du sud, s’étiolent dans le désert du nord.
La conclusion, étonnante pour un roman de Sf est que finalement, « chacun chez soi » est un principe de sagesse.
Les plantes libèrent les hommes, qui, assagis également, rentrent chez eux